Je suis sûre que toi aussi, tu fais partie de ces femmes qui ont un jour dit ça ou pensé ainsi : « si seulement je n’avais pas/plus mes règles ! », « les hommes ne savent pas la chance qu’ils ont ! »…

En mai 2021, l’Ifop a réalisé un sondage* (Etude auprès des femmes sur l’impact des règles sur leur vie), et le résultat est édifiant ! presque 9 femmes sur 10 souhaiteraient ne plus avoir leurs règles.

La douleur en est bien sur la première cause, pour une femme sur deux (et jusqu’à 60% pour les 15-19 ans) mais il y a aussi les autres désagréments physiques comme la fatigue, l’irritabilité, mais aussi la minimisation voire les remarques désobligeantes de l’entourage, principalement masculin.

Des progrès, mais….

Malgré toute la progression à laquelle on assiste depuis quelques années sur la perception des règles (Il a fallut attendre 2018 pour qu’on arrête de faire des publicités avec un liquide bleu pour montrer les règles !!!!!), il n’en reste pas moins que le tabou a du mal à disparaître.

Il y a encore de nombreuses femmes qui se privent d’activités physiques quand elles ont leur menstrues (natation, équitation), qui n’ont pas de rapport sexuel pendant cette période, qui se sentent mal à l’aise, (que celle qui n’a pas planqué son tampon dans sa manche pour aller aux toilettes, lève la main !) voire sales. Cachez ce sang qu’on ne saurait voir !!!

Heureusement, de nombreux progrès ont vu le jour pour faciliter cette période. Personnellement, j’ai adopté la coupe menstruelle en 2008 et ce fut une véritable révolution pour moi ! une sensation de liberté incomparable. Et le développement des culottes menstruelles est une réellement une façon d’aborder ses règles de manière différente, plus simple, plus saine. Même les grandes marques de protections classiques s’y mettent. Il y en a pour tous les flux, tous les styles, pour les jeunes filles qui viennent de vivre leur ménarche (premières règles), les femmes aimant le confort, la dentelle…. Et il y a même aujourd’hui des maillots de bain particulièrement efficaces !

Pourtant, malgré tous ces progrès indéniables pour nous faciliter les règles, il y a encore quelque chose, en profondeur, qui persiste. Bien sur, il y a la douleur, et le nombre de femmes souffrant terriblement lors de leurs lunes et dont on a minimisé les ressentis pendant des décennies; n’aide pas à les voir avec un regard plus doux. Cette souffrance qu’on nous a martelé, de génération en génération, comme étant normale car nous sommes des femmes et que nous avons hérité du prix du péché d’Eve….Adolescente, j’ai connu une femme qui prenait un somnifère très puissant pendant toute la durée de son saignement, tellement sa souffrance était intenable. Un accouchement violent chaque mois, voilà ce que lui avait dit son gynéco. Moi-même, j’ai connu des crampes qui me maintenaient couchée de longues heures, et je ratais les cours, jusqu’à ce que je prenne la pilule à 16 ans. Heureusement, aujourd’hui, le principe de précaution fait qu’on pousse les examens un peu plus loin pour détecter les causes de ces douleurs, comme l’endométriose par exemple, même s’il reste encore du chemin à faire.

Il y a aussi, je le disais plus haut, les remarques désobligeantes de la part de l’entourage, principalement masculin, avec les petites phrases du type « ouh la, t’as tes règles ou quoi ?« , dès que nous sommes un peu nerveuses, tendues ou sensibles. Et cet espèce de condescendance lourdement cachée sous du pseudo humour de mâle, dès qu’on aborde ce sujet. D’ailleurs, l’aborde-t-on vraiment ? C’est vrai…finalement, lorsque ces messieurs se fendent d’un trait d’humour gras concernant notre cycle, et que nous leur répondons, c’est assez souvent mal perçu. Je me souviens de quelques moments assez drôles en y repensant, lorsque, pas démontée du tout, je répondais à un collègue « oui, en effet j’ai mes règles, ça te pose un problème ? » ou encore lorsque je rebondissais sur un sujet des relations intimes et que je disais, devant son air écœuré, « tu sais pas ce que tu rates de n’avoir jamais fait l’amour à une femme pendant ses règles » (on est d’accord, pas les premiers jours où on a mal, on est fatiguées et on y pense même pas, mais lorsque les saignements ralentissent et les crampes sont terminées). Bref.

Alors, lire que finalement, quasiment 9 femmes sur 10 souhaiteraient ne plus jamais vivre leurs règles, au vu du passif, ça se comprend. D’ailleurs, combien ont enchaîné des plaquettes de pilule pour sauter un cycle ou se sont fait poser des contraceptifs hormonaux supprimant totalement leurs saignements en disant haut et fort : « je me sens tellement mieux, tellement plus libre ! »

Et pourtant, si elles savaient….

Il y a de plus en plus de femmes ces dernières années, qui cherchent à revenir à plus de naturel pour leur corps, et après avoir vécu des années sous contraception, décident de tout arrêter (et pas forcément avec un projet bébé). Il faut dire que les contraceptifs hormonaux ne vont pas sans contraintes et risques divers (la liste des effets secondaires est toujours impressionnante). Et c’est là qu’une longue et fascinante aventure commence : celle de se réapproprier son corps et son cycle.

C’est ce que j’ai fais en 2008, après presque 20 ans de pilule, et c’est, pour moi, la plus fabuleuse quête que j’ai entrepris sur le Chemin de la connaissance de la Femme que je suis. Car avec cette décision, j’ai ouvert une porte sur mon Féminin et sur la compréhension de ma nature profonde et je n’imaginais pas un instant à ce moment là où cela allait m’amener…la liberté d’Etre.

Je t’en parle dans le prochain article.

 

*« Étude Ifop pour iNTIMINA réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 17 au 28 avril 2021 auprès d’un échantillon de 1 010 femmes, représentatif de la population féminine française âgée de 15 à 49 ans résidant en France métropolitaine. »