Aujourd’hui, nous sommes le jour du Solstice d’Hiver, le début de l’hiver. Le mot Solstice vient de « sol stat », qui signifie en latin : « le soleil reste immobile ». Plus exactement, semble immobile, vu de la Terre; plus exactement encore : n’est plus perçu comme étant en mouvement, contrairement aux autres jours. Le Solstice c’est donc la période où le « sol stat » (le soleil s’immobilise) ; soit la période de 2-3 jours où, dans l’hémisphère Nord, les nuits sont les plus longues de l’année. Nuit assimilée à la disparition de la Lumière, à la peur la plus noire, à la mort.

Le Soleil semble reprendre alors sa course naturelle et les jours à rallonger à partir du 25 décembre, date de naissance de tous les dieux solaires : Horus, Mithra, Krishna, Jésus, et tant d’autres, un par civilisation, en fait. Chez les Celtes, le solstice d’hiver était le moment où le Roi Chêne gagnait la bataille contre le Roi Houx, bataille qui se rejouait avec un résultat inverse au Solstice d’Eté. D’où la célébration de la renaissance de la lumière le 25 décembre, jour de Noël et c’est pourquoi on allume souvent des feux pendant la nuit, un moment de recueillement jusqu’au levé du soleil.

Yule est symbole de renouveau, de renaissance et du retour de l’espoir et de la vie. Le feu du soleil est encore sous terre et se prépare à naître de nouveau, c’est la nuit la plus longue qui laisse place ensuite à la lumière reprenant petit à petit le pas sur l’obscurité et marquant un nouveau cycle.

Ceux qui vivent du cercle polaire ressentent pleinement cette obscurité si présente, prégnante, imposante, et de savoir que le soleil revient petit à petit, minute par minute, est une vraie réjouissance. Il faut savoir que l’arbre que l’on décore, la bûche de Noël, sont des traditions qui viennent de Scandinavie ! Chez les Celtes, c’est la période où les druides ramassent le gui, c’est aussi une période où l’on faisait des sacrifices pour le retour du soleil car avec ce froid la nourriture se faisait rare. Chez les Romains, on célébrait les saturnales, en l’honneur de Saturne. Et en guise de sacrifices, on avait pour habitude de faire des cadeaux : des outils, vêtements, nourriture. Il existait aussi cette tradition de décorer les arbres.

Yule c’est l’ACCEPTATION. C’est accepter de suivre les saisons et le rythme qu’elles nous imposent. Il s’agit de se retirer de l’agitation du monde et d’arrêter de s’imposer  un rythme effréné : cela ne sert à rien d’enchainer le plus d’activités possibles dans notre journée, pour avoir le sentiment d’être productif. C’est donc un moment propice à l’introspection, à la réflexion, à la divination. On a le droit de dormir plus, de lire tranquille, de sortir moins, de profiter du silence et du calme. Tout cela ne veut pas dire que nous sommes inactifs : profitez-en pour prendre du recul sur votre propre vie, puis, tirez-en un bilan et commencez à pensez à vos intentions pour le nouveau cycle qui commence, en conscience et veillez à ce qu’elles ne dépendent que de vous.  Cette retraite loin du monde est un moyen de reprendre des forces pour être prêt pour la nouvelle année qui arrive. Bref, il s’agit d’accepter « l’hibernation » et de la mettre à profit, au lieu de la combattre.

Les célébrations de Yule prennent source dans les anciens rites et croyances basés sur les cycles de la nature, les récoltes de l’année écoulée et les animaux nécessaires à la survie. Ce sabbat était aussi annonciateur de la fin de l’année civile.

Les traditions de Yule sont porteuses de la symbolique de mort et de renaissance, de la capacité de la Terre à ramener la vieL’utilisation de bougies dans les célébrations fait référence à la victoire de la lumière sur les ténèbres. On retrouve d’ailleurs des fêtes modernes autour de la lumière comme la fête des lumières à Lyon. La messe de minuit et la fête juive de Hanouka se célèbrent traditionnellement à la lumière de bougies.

Certains animaux sont des figures majeures de l’hiver. Le cerf symbolise la fierté, la force, la virilité et la renaissance. Il perd ses bois, qui ressemblent à des arbres nus pendant la saison froide et ceux-ci repoussent chaque année au printemps. L’ours, symbole même de l’hiver ,  se met en hibernation au début de l’hiver et reprend vie à sa toute fin.

Pour honorer le solstice on festoie en célébrant le renouveau annoncé. Les cadeaux que l’on s’offre sont une métaphore du fait de prendre soin les uns des autres. Les mets, les bougies, les thés prennent des odeurs d’épices et d’agrumes. Le gui, une des rares plantes à fleurir en hiver, est emblème de protection, d’amitié et de bienveillance. L’arbre que l’on coupe et que l’on décore à la période des fêtes est un symbole ancestral de la période.

Plusieurs couleurs sont aussi des symboles des rites de Yule. La couleur or rappelle le soleil, tandis que le rouge et le vert représentent les baies qui mûrissent à cette période et le feuillage persistant des conifères. Ces couleurs illustrent respectivement la vie, la force et la persévérance.

Traditionnellement la veille de Yule, après avoir nettoyé et bénit toute la maison, on faisait brûler une bûche appelée bûche de Yule. Elle devait être choisie par l’homme le plus âgé de la maison, et enduite d’hydromel, de whisky ou de bière. On portait des toasts et on faisait des vœux en regardant la bûche brûler toute la nuit.

Yule est donc l’une des premières fêtes de renouveau. Si l’hiver s’installe, c’est pour mieux accueillir le printemps. Le temps est froid, les journées courtes et les nuits longues. C’est un temps de repli pour mieux renaître avec les beaux jours. Durant cette période peu active, il est temps de vous recentrer sur l’essentiel : vous et vos proches. Organisez des moments privilégiés avec ceux qui comptent, L’essentiel en cette période sombre est de faire entrer la lumière, ouvrez vos fenêtres, allumez des bougies ! faites des couronnes avec des pommes de pins, accrochez le gui et le houx, préparez du vin chaud, cuisinez des gâteaux aux épices, ou des biscuits…

Que vous le célébriez aujourd’hui, pendant 12 jours ou que vous vous concentriez uniquement sur Noël, gardez en vous ce que représente cette période, pensez aux leçons que l’hiver peut nous enseigner et intégrez-les plutôt que d’essayer de leur échapper ou de les nier. Cela signifie ouvrir les yeux pour voir la véritable beauté de cette saison.

La Roue de l’Année nous sert de gouvernail et nous aide à traverser les changements des saisons en nous montrant comme celles-ci fonctionnent et s’unissent pour faire tourner le monde. Faites l’expérience de la beauté de l’hiver par les liens au passé, au présent et au futur, par les lumières, les couleurs, la verdure, les cadeaux, les festins et plus encore !

Que, pour vous, Yule soit magique ! 

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